Comment apprend-on la psychomotricité à Toulouse ?
Les infos pratiques :
• Où ? L'Institut de Formation à la Psychomotricité (IFP) de Toulouse se situe au 133 route de Narbonne, au sein de la faculté de médecine de l'université Toulouse III.
• Sous quelle forme ? La formation de psychomotricien.ne se fait en 3 ans, menant à l'obtention d'un Diplôme d'État (DE). Depuis la rentrée 2021 et pour une durée de 5 ans, l'IFP de Toulouse fait partie d'un projet de double cursus Psychomotricité - Licence Sciences pour la Santé (LSS), ce qui a entrainé quelques changements dans l'organisation des études, ainsi que la mise en place d'un double diplôme : les étudiant.es entrant.es ressortiront de la formation avec la licence en plus du DE. Mais pas de panique, les étudiant.es de Toulouse sont toujours formés au même métier !
• À quel coût ? Le coût de la formation classique s'élève à environ 1300€. Dans le cas d'une reconversion, le coût est variable en fonction de la situation de chacun, mais après financement des frais de formations par l'organisme financeur (Pôle Emploi, région...), il reste généralement à la charge de l'étudiant.e les frais d'inscription et de dossier, s'élevant à environ 1650€.
Il existe néanmoins des aides pour le paiement de ce montant. Les étudiant.es percevant une bourse sur critères sociaux du CROUS ou de la région sont acquittés des frais d'inscription. Concernant les reconversions, le financement est délivré par des organismes comme Pôle Emploi et la région, mais chaque cas est différent.
• Comment on y entre ? L'admission à l'IFP de Toulouse se fait via Parcoursup. 300 dossiers sont admis pour un examen oral (motivation et culture générale), parmi lesquels une cinquantaine de candidat.es sont admis définitivement à l'IFP (chaque promotion comprend donc une cinquantaine d'étudiant.es). Concernant les dossiers, pour les néo-bacheliers sont regardées les notes scientifiques (les spécialités scientifiques sont priorisées bien qu'une partie non négligeable d'étudiants sont issus de séries ou milieux littéraires ou sociaux), ainsi que les expériences, qualités humaines et centres d'intérêts. Une logique similaire est appliquée concernant les étudiants reconvertis.
L'organisation de l'enseignement :
• Les cours magistraux : Les cours sont divisés entre des enseignements scientifiques, communs à toutes les formations paramédicales intégrées à la licence LSS, et des enseignements propres à la formations en psychomotricité. Ainsi, nous sont enseignées à l'IFP des notions portant sur la psychomotricité, mais aussi la psychologie, la psychiatrie, l'anatomie, la neurologie, la biologie, la physiologie, la biomécanique, la pédiatrie, la gérontologie, et la santé publique et au travail. La littérature scientifique étant publiée en anglais, nous sont également dispensés des cours d'anglais appliqué au monde médical.
• Les travaux pratiques (TP) : La formation en psychomotricité se veut progressivement professionnalisante, c'est pourquoi sont proposés dès le début de la formation de nombreux cours pratiques. Ces TP visent à faire du lien entre la théorie enseignée en cours magistral, et la pratique clinique. On y explore des champs psychomoteurs (gestion de l'espace, apprentissage moteur, tonus, coordinations oculomotrices, écriture, expression, perceptions, coordinations, équilibre, communications non verbales...), des techniques d'action en thérapie (relaxation, pleine conscience, shiatsu, technique graphique d'extension...) et des populations atteintes de troubles psychomoteurs (TDA/H, vieillissement, nourrisson...). Au-delà de l'intérêt pédagogique de ce TP, ils sont des moments de partage privilégiés au sein de la promotion, permettant de construire une véritable ambiance de solidarité et de cohésion entre tous les étudiants (on rigolera jamais autant qu'en TP).
• Les stages : Les stages (80h en 1e année, 200h en 2e, 400h en 3e), sont de deux types :
• Les stages longs : Étalés sur tout un semestre ou plus, sur 1 jour par semaine en 1e et 2e années, 3 jours en 3e année. C'est l'IFP qui se charge d'attribuer ces stages aux étudiants, en respectant (au mieux) les vœux de ceux-ci. En 1e année, ce stage porte sur l'observation du développement normal de l'enfant, et se déroule donc en école maternelle et en crèche. En 2e année, il porte sur l'observation du travail de psychomotricien en milieu pathologique, il se fait dans une structure ou en libéral selon les souhaits de l'étudiant. En 3e année, ce n'est plus un stage d'observation mais un stage avec responsabilité thérapeutique, c'est-à-dire que l'étudiant doit être actif dans son rôle de futur psychomotricien auprès des patients (préparer et mener des séances, faire passer et corriger des bilans...), et valider des compétences au cours de son stage.
• Les stages courts : Effectués sur les temps libres des étudiants entre la fin de la 1e année et la fin de la 2e année, ainsi que sur certaines périodes banalisées à cet effet, ils permettent de compléter le nombre d'heures effectuées en stage long. La recherche et de ces stages est à la charge de l'étudiant. Ils peuvent être effectués dans toutes les structures ou associations où un psychomotricien intervient, et 30 heures sont réalisables sans psychomotricien, à condition que le métier ou la population observés soient cohérents avec l'approche psychomotrice. Ces projets de stage sans psychomotricien sont donc soumis à la validation des formateurs.
NB : les stages courts sont réalisables à l'étranger, à la condition que le professionnel possède un diplôme équivalent au diplôme de psychomotricien français ; dans le cas contraire le stage peut tout de même entrer dans les 30h sans psychomotricien. Ces projets de stage à l'étranger sont donc eux aussi soumis à la validation des formateurs.
• Les études de cas : Parallèlement à nos cours, des études de cas sont proposées le jeudi soir une fois par mois. Des professionnels y interviennent pour aborder des sujets en lien avec la pratique psychomotrice. Ces études de cas ne sont pas évaluées mais constituent un apport de connaissances non négligeable et sont toujours de bons moments, dans une atmosphère plus informelle et décontractée.
Les modalités d'évaluation :
Les connaissances sont évaluées au travers de contrôles continus, ainsi que d'épreuves partielles (janvier) et terminales (mai-juin) écrites et orales.
En 3e année, en plus des épreuves terminales ont lieu les épreuves du Diplôme d'État, comprenant des écrits, une soutenance de mémoire, et une mise en situation professionnelle consistant en la passation d'un bilan psychomoteur à un patient inconnu.